- Partie - Fondements des États démocratiques
- Chapitre - Formule de gouvernement, “électorale & juridique”
Section - Cultures et socialisations politiques
L’obéissance des gouvernés ne cesse de susciter les interrogations depuis des siècles. Pourquoi les gouvernés acceptent-ils de se soumettre à des commandements et au pouvoir de leurs dirigeants ?
- On pourrait évoquer l’utilisation de la force (armée, police). Elle joue certainement un rôle, mais si le pouvoir devait constamment faire usage de la force et ne compter que sur elle pour régir la société, il serait vite débordé.
- La deuxième citation de Mosca évoque un autre élément : dans la plupart des systèmes politiques, en effet, l’acceptation de l’ordre politique repose sur une adhésion des gouvernés à certaines croyances et valeurs justifiant l’organisation du pouvoir politique (Cf. Sous-section - Idéologies et cultures). Ces croyances et valeurs politiques sont apprises dès le plus jeune âge par un processus social qui assure une certaine stabilité de l’ordre politique (Cf. Sous-section - La socialisation politique).
- Segment - Transition
D. Rédaction stable pour relecture collective - IV. Éditorialisation aboutie -
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Sous section - Idéologies et cultures
Les notions d’idéologie politique et de culture politique sont aujourd’hui parfois utilisées en un sens assez proche notamment en anthropologie (Louis Dumont, Essais sur l’individualisme. Une perspective anthropologique sur l’idéologie moderne, 1983 1). Cependant, en science politique et dans le langage usuel, les deux notions restent généralement distinguées. L’idéologie est souvent connotée négativement notamment parce qu’elle exprimerait des idées fausses et/ou révélerait une situation de domination (Cf. Segment - L’idéologie politique : aveuglement et domination). La notion de culture politique est moins critique ; elle est utilisée pour désigner un ensemble de manières de penser communes à une population et favorisant sa cohésion (Cf. Segment - La culture civique : l’enquête de Gabriel Almond et Sidney Verba et ses faiblesses).
1 Louis Dumont, Essais sur l’individualisme. Une perspective anthropologique sur l’idéologie moderne, Le Seuil, Paris, 1983.
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Sous-section - Les tendances de la socialisation politique
Tout au long de la vie, l’individu va adapter sa personnalité à la société et à ses groupes de référence (famille, cercles d’amis, collègues, catégorie sociale…). Ce processus sera plus intensif lors de l’enfance ou de l’adolescence alors que sa personnalité et sa relation au monde se construisent. C’est d’abord cet univers de perception de la politique dont on rendra compte (Cf. Segment - Perceptions de l’univers politique par les enfants). Puis on étudiera les principaux agents de socialisation et milieux de socialisation pendant l’enfance et l’âge pré-adulte, soit la famille et l’école (Cf. Segment - Agents et milieux de socialisation initiale). À l’âge adulte, cette socialisation continue à travers toute une série d’institutions (parti, syndicat, église) ou de milieux d’appartenance. Dans ce cadre, on se limitera à l’influence — controversée — des médias (Cf. Segment - L’influence des médias).