Chapitre - Accroissement des moyens d’intervention publique
- Introduction - Chapitre - Accroissement des moyens d’intervention publique
D. Rédaction stable pour relecture collective - II. En cours d’éditorialisation -
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Section - Quelques indicateurs de croissance
Deux séries d’indicateurs servent de référence : celle des dépenses publiques d’une part et celle des effectifs salariés au service des autorités publiques d’autre part. Ces approches quantitatives sont séduisantes, donnant le sentiment rassurant d’une objectivité comptable et d’une précision chiffrée. Ce sentiment est trompeur : toutes les données disponibles sont sujettes à caution, discutables, contestables et fragiles. Cela tient à l’extrême variabilité des documents budgétaires, des cadres formels de la comptabilité publique et du rattachement ou non à cette comptabilité de certains fonds ou budgets. Cela tient aussi à l’extrême diversité des statuts des salariés travaillant pour les autorités publiques et la variabilité de ces statuts au cours de l’histoire, variabilité qui rend difficile l’établissement des correspondances nécessaires pour produire des séries longues. Sur ces deux indicateurs, les études peuvent aussi varier selon qu’elles considèrent ensemble ou non l’État central, les collectivités locales et la Sécurité sociale. D’autre part, ces deux indicateurs peuvent diverger sur certaines périodes : par exemple, de 1946 à 1986, la part des dépenses de l’État dans le PIB n’a augmenté que lentement par comparaison aux périodes antérieures alors que le nombre de fonctionnaires civils a presque triplé. Qu’en conclure en ce qui concerne l’évolution du « poids » de l’État ?
Dans ce domaine, trois études servent aujourd’hui de référence à tous :
- Louis Fontvieille, « Évolution et croissance de l’État français : 1815 à 1969 », Économie et société, 1976 1.
- Christine André et Robert Delorme, L’État et l’économie. Un essai d’explication de l’évolution des dépenses publiques en France, 1870-1980, 1983 2.
- Les synthèses réalisées par Pierre Rosanvallon dans les annexes de ces deux ouvrages (La crise de l’État-providence, 1981 3 et L’État en France de 1789 à nos jours, 1990 4) qui s’appuient largement sur les deux études précédentes mais les complètent aussi parfois par la prise en compte d’autres sources d’information.
1 ● Louis Fontvieille, « Évolution et croissance de l’État français : 1815 à 1969 », Économie et société. Cahiers de l’ISMEA, #13, 1976.
2 ● Christine André et Robert Delorme, L’État et l’économie. Un essai d’explication de l’évolution des dépenses publiques en France, 1870-1980, Éditions du Seuil, 1983. Compte rendu de lecture.
3 ● Pierre Rosanvallon, La crise de l’État-providence, Éditions du Seuil, 1981. Compte rendu de lecture.
4 ● Pierre Rosanvallon, L’État en France de 1789 à nos jours, Éditions du Seuil, 1990. Compte rendu de lecture.
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Sous-section - L’accroissement des dépenses publiques
- Segment - L’accroissement des dépenses publiques
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- Segment - L’accroissement des dépenses publiques
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Sous-section - L’augmentation du nombre de fonctionnaires
- Segment - L’augmentation du nombre de fonctionnaires
D. Rédaction stable pour relecture collective - II. En cours d’éditorialisation -
- Segment - L’augmentation du nombre de fonctionnaires
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Section - Les interprétations de l’expansion de l’État
Les phénomènes de croissance rapidement décrits pour la France n’ont rien de spécifique et s’observent aussi dans les autres pays. Les théories disponibles ne se rapportent pas spécifiquement à un pays — même si elles sont généralement construites à partir de l’observation d’une situation nationale — ; elles ont une portée assez générale. On sort du cadre spécifiquement français pour la recherche de ces explications.
Il existe une grande variété d’explications qui mettent chacune l’accent sur un ou quelques aspects du développement de l’État-providence. Chacune constitue donc une interprétation partielle du phénomène d’ensemble. Et il est nécessaire de prendre connaissance de plusieurs thèses ou types d’analyse pour se faire une idée de cette vaste dynamique historique que constitue l’apparition de l’État-providence.
Le classement de ces explications est délicat aussi bien au regard de leurs origines universitaires (ex. : certains économistes traitent de phénomènes non économiques) que leurs analyses du phénomène (NB : la plupart associe de multiples facteurs économiques, politiques, sociaux...). Cependant une présentation structurée par référence aux deux schémas d’interprétation déjà évoqués me semble assez pertinente :
- dans une perspective interactionniste, l’expansion de l’État est présentée comme un phénomène subi par l’homme, produit par de multiples facteurs macro-économiques et la somme des pressions exercées par de multiples groupes d’intérêts.
- dans une perspective directionniste, on rapporte cette expansion soit à une stratégie de la classe gouvernante pour faire face aux évolutions du système économique soit à des doctrines politiques ayant inspiré les élites gouvernementales et orienté leurs stratégies d’action publique.
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Sous-section - Un phénomène subi (schéma interactionniste)
Certains voient dans l’accroissement du rôle et des moyens de l’État, une conséquence des transformations économiques et sociales qui semblent échapper à toute stratégie gouvernementale d’ensemble. D’autres mettent l’accent sur les pressions exercées par différents groupes d’intérêt en faveur d’un accroissement des interventions publiques dans la sphère économique et sociale ; on a alors souvent l’impression que l’État-providence est un simple « effet de composition ». Dans ces deux séries d’interprétation, l’impression est donnée d’une absence de maîtrise humaine du phénomène décrit.
- Segment - La conséquence des transformations de la société globale
II. En cours d’éditorialisation - D. Rédaction stable pour relecture collective - - Segment - Le résultat de pressions exercées par des groupes d’intérêt
II. En cours d’éditorialisation - D. Rédaction stable pour relecture collective -
- Segment - La conséquence des transformations de la société globale
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Sous-section - L’effet des visées politiques (schéma directionniste)
Les marxistes considèrent que ce développement est un effet des dysfonctionnements économiques mais un effet volontairement orienté et en tout cas entretenu pour réduire ou compenser ces dysfonctionnements (Cf. Segment - L’expansion de l’État comme « béquille du capitalisme »). D’autres enfin soulignent le rôle des courants d’idées politiques, des idéologies et des rapports de force électoraux pour expliquer l’augmentation des services produits par les autorités publiques (Cf. Segment - Le produit de doctrines et de légitimations politiques).
- Segment - L’expansion de l’État comme « béquille du capitalisme »
II. En cours d’éditorialisation - D. Rédaction stable pour relecture collective - - Segment - Le produit de doctrines et de légitimations politiques
II. En cours d’éditorialisation - D. Rédaction stable pour relecture collective -
- Segment - L’expansion de l’État comme « béquille du capitalisme »